La maltraitance infantile et en particulier les sévices sexuels, est un sujet difficile et la parole de l’enfant est rarement prise en compte : 70 % des plaintes sont classées sans suite or 160.000 enfants sont victimes de viols chaque année. L’interprétation des révélations mais aussi de l’impact psycho traumatique sont, depuis l’affaire d’Outreau -où pourtant 12 enfants ont été reconnus victimes de viols et proxénétisme- largement discréditées par des théories comme le Syndrome d’Aliénation Parentale (SAP), mais aussi le « Munchhausen » et les « fausses allégations ». Ces théories sont classifiées d’anti-victimaires par les victimologues infantiles expérimentés et reconnus.
Ces théories sont malheureusement très utilisées en suivi éducatif et en Justice et de manière incontournable le Syndrome d’Aliénation Parentale. Or en 2018, Laurence Rossignol alors ministre des Familles de l’Enfance et des Droits des Femmes, a annoncé la publication d’une fiche sur le site du ministère de la Justice, visant à proscrire son utilisation compte tenu sa dangerosité au regard de la protection des enfants victimes. En 2022, c’est le juge Edouard Durand co-président de la CIIVISE (Commission Indépendante sur l’Inceste et les violences sexuelles faites aux enfants) installée par le Président Macron qui en a renouvelé la demande car ces théories sans fondement, contribuent à l’étouffement de la parole des enfants en général et à la condamnation du parent protecteur dans les problématiques d’inceste.
PUBLIC
Professionnels du secteur social, médico-social et sanitaire
Les psychologues, les travailleurs sociaux, éducateurs, assistances sociales et tous les professionnels de l’enfance, du médico-social et sanitaire, étant confrontés à la maltraitance infantile.
PRE-REQUIS
Pas de prérequis
OBJECTIFS
- Se rappeler la spécificité de la mentalité infantile (le syncrétisme, la fabulation, le mensonge) et la spécificité des récits liés aux révélations de maltraitances et leur compatibilité avec les psycho-traumatismes.
- Comprendre le contexte de la création des différentes théories antivictimaires (Syndrome d’Aliénation Parentale, faux souvenirs, Syndrome de Munchaüsen, Outreau)
- Repérer la présence de théories dites anti-victimaires de par leur utilisation abusive suite à des révélations de maltraitance par l’enfant et /ou un proche.
- Comprendre l’interdiction du SAP par les Ministères des Solidarités et de la Santé et de la Justice.
CONTENU
- Les données de la psychologie et de la victimologie infantiles. L’étude des récits concernant des événements dont l’enfant aurait été témoin ou victime. Le contexte des révélations et les échelles de validité pour identifier les récits traumatiques. Les conséquences psycho-traumatiques des maltraitances physiques, psychologiques et sexuelles : leurs manifestations intra-psychiques et comportementales.
- L’historique des mouvements évolutifs et régressifs de la prise en compte de la parole de l’enfant depuis la notion de fantasme sexuel œdipien jusqu’à son déni partiel actuel dans le cadre des théories dites antivictimaires. Leurs auteurs, leurs définitions, l’absence de fondement scientifique et leur utilisation suite à des révélations de maltraitance.
- L’analyse de la proscription de la plus importante d’entre elles, dans les expertises judiciaires et les rapports des enquêtes sociales. Discrimination entre influence, emprise, déni et aliénation.
MÉTHODES ET MOYENS PÉDAGOGIQUES
Alternance d’apports théoriques, pratiques et méthodologiques
Support pédagogique remis au stagiaire
Évaluation diagnostique, formative et sommative
LES ATOUTS DE CETTE FORMATION
L’apport d’une compétence supplémentaire pour ne pas passer à côté d’une réelle maltraitance infantile.